La pêche suspendue au plan d’eau

La pêche suspendue au plan d’eau

Une mortalité de carpes depuis mi-avril dans le grand plan d’eau

Suite à une mortalité importante de carpes dans le grand plan d’eau (environ 40 carpes entre le 14 et 21 avril 2022, avec une mortalité qui se poursuit ces derniers jours), la Ville de Rumilly a tout de suite entrepris un prélèvement de poissons le 19 avril dernier. Ces prélèvements ont été transmis au laboratoire départemental d’analyses du Jura, spécialisé dans la mortalité piscicole, afin d’effectuer des analyses virologiques sur trois maladies typiques de cette période :

– Le « Carp Edema Virus » (CEV) (ou « maladie du sommeil ») ;

– La virémie printanière de la carpe ;

– Le Cyprinid herpesvirus de type 3 (CyHV3 ou encore KHV).

 

Un virus à l’origine de la mortalité des carpes

Le rapport d’analyses, concernant la carpe prélevée le 19 avril 2022, affirme que cette carpe était positive au « Carp Edema Virus » (CEV), plus communément appelé « la maladie du sommeil » ou encore « œdème de la carpe ».

Apparue au Japon en 1974, et arrivé en France en 2013, cette maladie s’attaque à la carpe Koï et la carpe commune. Elle comporte de multiples variants depuis les premiers cas signalés.

Malgré l’importance croissante de cette maladie, qui peut décimer 80 % de la population de carpes en 1 à 2 semaines, la maladie est encore mal connue à ce jour et n’est réglementée ni en France, ni en Europe.

Aucun traitement curatif ne peut être effectué. L’isolement du CEV sur culture cellulaire reste à ce jour impossible et la connaissance de son génome est extrêmement limitée.

Cette maladie n’est pas transmissible à l’homme.

La détection du virus est possible grâce au test PCR organisé et financé par le projet « CEViral » (en partenariat avec ITAVI, ANSES ENVT et les laboratoires vétérinaires dont celui du Jura précédemment cité). Une fois le virtus détecté, l’échantillon est envoyé anonymement à des fins de recherche pour améliorer les connaissances sur cette maladie (suivi des variants par exemple).

 

Une propagation du virus liée à de multiples facteurs

Ce virus très contagieux se transmet, soit par l’introduction de poissons porteurs du virus (malades ou non), soit par du matériel de pêche contaminé. Il se propage ensuite dans l’eau, indirectement et se transmet aux autres carpes.

Aussi, la température de l’eau est un facteur-clé. La maladie se déclenche à une température comprise entre 6 et 10° C (hiver, sortie de printemps) puis, comme au Japon, revenir à des températures comprises entre 15 et 25 ° C. Il semble que l’eau du plan d’eau de Rumilly se situe déjà dans la deuxième tranche de température actuellement.

 

Les mesures prises pour stopper la propagation du virus

La Ville de Rumilly, en concertation avec L’AAPPMA de l’Albanais (Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique) a décidé d’agir rapidement afin d’éviter la propagation du virus :

La pêche est interdite dans le grand et le petit plan d’eau pour une durée d’un an.

Un circuit spécifique d’évacuation des carpes mortes va être mis en place par l’AAPPMA.

La Ville de Rumilly et l’AAPPMA restent en étroite collaboration dans le suivi de cette recherche.