Ville d’histoire
L’origine du nom de la ville de Rumilly remonterait à l’époque romaine mais c’est au XIe siècle que se développe la ville qui appartient aux comtes de Genève. Placée sur la route menant de Genève à Chambéry, Rumilly devient un centre prospère d’échanges et de commerce. Le développement du pèlerinage de Notre-Dame de l’Aumône accentue la richesse de la ville qui se structure de ponts, remparts, bastions et château.
Devenue possession des ducs de Savoie au début du XVe siècle, la cité se pare de plusieurs hôtels particuliers.
En 1630, la ville est assiégée par les troupes de Louis XIII mais les rumilliens résistent. La légende veut que le 23 mai 1630, le maréchal de Bassompierre se présente devant les murs de la ville pour informer les assiégés que les autres cités savoyardes ont capitulé. Les rumilliens lui auraient répondu « E capoë ! » (et alors !), interjection devenue la devise de la ville.
Si Rumilly n’est plus une place fortifiée, elle n’en reste pas moins une ville florissante. Le rattachement de la Savoie à la France en 1860 signe le début de la période industrielle avec l’installation d’usines et manufactures le long de la voie de chemin de fer inaugurée en 1865 : fermentation du tabac cultivé dans l’Albanais, tanneries, agroalimentaire (Compagnie générale du lait puis Nestlé), jouet (Vulli) et équipement ménager (Tefal).
Un patrimoine à visiter
Le centre-bourg
Place de l’hôtel de ville
Entourée d’arcades typiques des villes du duché de Savoie (1416-1860), la place de l’hôtel de ville s’étire dans un profil de « place-rue ».
La grenette
Une halle au blé couverte ou « grenette », est construite en 1822 mais, devenue trop petite, elle est remplacée par l’édifice actuel en 1869. La grenette est le symbole de la richesse agricole de l’Albanais surnommée « le grenier à blé de la Savoie ».
Les ponts
Depuis le pont Edouard André sur la Néphaz, on peut voir la maison forte des Montfort (1535) en rive droite. Cette vaste demeure, qui fût successivement mairie puis prison, présente une structure caractéristique avec de hauts murs dominant la rivière et des jardins étagés. Les ponts, source de revenus par leur péage, et les moulins ont participé à la richesse de Rumilly.
Eglise paroissiale
Placée sous le patronage de Sainte-Agathe dès le VIIe siècle, seul le clocher de l’église est médiéval (XIIe). Reconstruite plusieurs fois, notamment en 1843 suite à un tremblement de terre, l’édifice à l’architecture néoclassique sarde présente un plan basilical voûté en berceau sur des colonnes toscanes. Les fresques de Laurent Baud sont classées monument historique comme les fonts baptismaux et le jeu d’orgue.
Mais aussi…
La « manufacture des tabacs »
Il s’agissait en réalité d’un magasin puis d’un centre de fermentation des tabacs dont la culture a fait la richesse de l’Albanais. Construit en 1862 et utilisé pendant un siècle, ce vaste ensemble formait un « U » autour d’une place dont seule l’aile nord subsiste aujourd’hui. Ce bâtiment rénové en 2013 a été renommé « la Manufacture » et abrite aujourd’hui le musée Notre Histoire.
La chapelle de l’Aumône
Le prieuré de l’Aumône est cité dès 1177. Son nom viendrait de l’asile gratuit accordé pendant trois jours par les bénédictins aux démunis empêchés de traverser le Chéran à gué lors des crues. Un pèlerinage dédié à la Vierge s’organise dès le XIIIe siècle, il devient l’un des plus fréquenté de Savoie